"Gertrude avait ceci de bien qu'elle ne faisait jamais semblant de comprendre, comme font si souvent les gens, qui meublent ainsi leur esprit de données imprécises ou fausses, par quoi tous raisonnements ensuite sont viciés".
Auteur: André Gide
Genre: Roman
Date de parution: 1919
Edition: Gallimard
Nombre de pages: 151
Synopsis: Ce livre parle d'un prêtre qui a trouvé une jeune fille, aveugle, délaissé et seule suite au décès de la seule famille qui lui restait. Le prêtre a décidé de la recueillir chez lui pour lui consacrer son temps afin de rallumer la flemme dans son regard éteint. Malgré les obstacles qu'il a rencontré comme les plaintes de sa femme, la difficulté qu'il a eu d'éduquer Gertrude, de lui enseigner, d'obtenir d'elle un peu de reconnaissance, il a finalement réussit sa mission. Cependant, cette mission a menée à quelque chose d'autre, un sentiment. Un sentiment qu'il ne peut pas approuver pour cette fille, ce sentiment il s'agit de "l'amour". Ce sentiment qui vous remplit le coeur et qui vous le ronge en même temps. La vraie question que l'on se pose dans ce roman et qu'on découvre petit à petit est"Comment est né cet amour?
Mon avis:
Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est la manière avec laquelle l'histoire est racontée. Les mots qu'emploie André Gide pour raconter cette histoire sont remplis de sincérité, de profondeur, de simplicité et de vécu.
André Gide ne cherche pas seulement à raconter une histoire, il cherche à nous la faire ressentir, à nous la faire vivre. De par les descriptions qu'il fait des personnages, de leurs comportements, de leurs émotions, il cherche à nous captiver, à nous émouvoir, à nous faire réfléchir au sens de cette histoire.
André Gide veut nous apprendre une leçon de vie. Il veut nous montrer que même les prêtres ont des vices, même les prêtres succombent à leurs sentiments, même les prêtres sont tiraillés entre le bien et le mal. Tout comme chaque être humain, les prêtres peuvent ressentir les choses, ce ne sont pas des murs de glace insensibles, ils peuvent ressentir les choses qu'ils ne veulent pas ressentir parce qu'elles contredisent les normes imposées par la société.
Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre c'est le réalisme dont il fait preuve. Les personnages sont tous des anti héros qui ont leur part de bonté mais aussi leur côté obscur, leur côté mauvais. L'être humain ne peut pas être parfait et ne pourra jamais être parfait, il sera toujours face à des dilemmes, que ce soit entre choisir le bien ou le mal, la raison face à la passion. L'homme est toujours face à des choix ultimes qui détermineront le reste de sa vie.
Les personnages qui m'ont marqués sont le prêtre et Gertrude. Le prêtre a vraiment un très bon fond, il pense avec le coeur et non pas aux conséquences qui en suivent, il accepte d'accueillir chez lui une aveugle malgré les couts que cela inflige et les efforts qu'il devra lui et toute sa famille fournir. De plus, il n'est pas parfait, il succombe à sa passion et en oublie sa raison. C'est ça qui est interessant. Malgré le danger de ce qu'il ressent et le fait que ce soit malsain, on le comprend et on accepte sa décision, on peut ne pas être d'accord avec ses actions mais on ne le juge pas parce que chaque être humain a succombé à quelque chose de mal une fois dans sa vie.
Gertrude quant à elle est remplie de sagesse malgré son très jeune âge, elle est aveugle et pourtant elle comprend mieux le monde que les autres. Elle arrive à être honnête en toute circonstances, à dire ce qu'elle pense, à révéler ce qu'elle ressent au plus profond de son coeur, elle réfléchit, elle analyse les choses et ne succombe pas à la superficialité qui l'entoure.
J'ai beaucoup aimé ce livre parce qu'il ne raconte pas seulement une histoire, il nous fait vivre l'histoire.
"Ceux qui ont des yeux sont ceux qui ne savent pas regarder".
"Les plus belles oeuvres des hommes sont obstinément douloureuses".
FUN FACTS:
- La symphonie pastorale est nommée après le nom de la sixième symphonie de Beethoven.