samedi 31 octobre 2020

La symphonie pastorale- André Gide



 "Gertrude avait ceci de bien qu'elle ne faisait jamais semblant de comprendre, comme font si souvent les gens, qui meublent ainsi leur esprit de données imprécises ou fausses, par quoi tous raisonnements ensuite sont viciés". 


Auteur: André Gide

Genre: Roman

Date de parution: 1919

Edition: Gallimard

Nombre de pages: 151

Synopsis: Ce livre parle d'un prêtre qui a trouvé une jeune fille, aveugle, délaissé et seule suite au décès de la seule famille qui lui restait. Le prêtre a décidé de la recueillir chez lui pour lui consacrer son temps afin de rallumer la flemme dans son regard éteint. Malgré les obstacles qu'il a rencontré comme les plaintes de sa femme, la difficulté qu'il a eu d'éduquer Gertrude, de lui enseigner, d'obtenir d'elle un peu de reconnaissance, il a finalement réussit sa mission. Cependant, cette mission a menée à quelque chose d'autre, un sentiment. Un sentiment qu'il ne peut pas approuver pour cette fille, ce sentiment il s'agit de "l'amour". Ce sentiment qui vous remplit le coeur et qui vous le ronge en même temps. La vraie question que l'on se pose dans ce roman et qu'on découvre petit à petit est"Comment est né cet amour?


Mon avis:

Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est la manière avec laquelle l'histoire est racontée. Les mots qu'emploie André Gide pour raconter cette histoire sont remplis de sincérité, de profondeur, de simplicité et de vécu. 

André Gide ne cherche pas seulement à raconter une histoire, il cherche à nous la faire ressentir, à nous la faire vivre. De par les descriptions qu'il fait des personnages, de leurs comportements, de leurs émotions, il cherche à nous captiver, à nous émouvoir, à nous faire réfléchir au sens de cette histoire. 

André Gide veut nous apprendre une leçon de vie. Il veut nous montrer que même les prêtres ont des vices, même les prêtres succombent à leurs sentiments, même les prêtres sont tiraillés entre le bien et le mal. Tout comme chaque être humain, les prêtres peuvent ressentir les choses, ce ne sont pas des murs de glace insensibles, ils peuvent ressentir les choses qu'ils ne veulent pas ressentir parce qu'elles contredisent les normes imposées par la société. 

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre c'est le réalisme dont il fait preuve. Les personnages sont tous des anti héros qui ont leur part de bonté mais aussi leur côté obscur, leur côté mauvais. L'être humain ne peut pas être parfait et ne pourra jamais être parfait, il sera toujours face à des dilemmes, que ce soit entre choisir le bien ou le mal, la raison face à la passion. L'homme est toujours face à des choix ultimes qui détermineront le reste de sa vie. 

Les personnages qui m'ont marqués sont le prêtre et Gertrude. Le prêtre a vraiment un très bon fond, il pense avec le coeur et non pas aux conséquences qui en suivent, il accepte d'accueillir chez lui une aveugle malgré les couts que cela inflige et les efforts qu'il devra lui et toute sa famille fournir. De plus, il n'est pas parfait, il succombe à sa passion et en oublie sa raison. C'est ça qui est interessant. Malgré le danger de ce qu'il ressent et le fait que ce soit malsain, on le comprend et on accepte sa décision, on peut ne pas être d'accord avec ses actions mais on ne le juge pas parce que chaque être humain a succombé à quelque chose de mal une fois dans sa vie. 

Gertrude quant à elle est remplie de sagesse malgré son très jeune âge, elle est aveugle et pourtant elle comprend mieux le monde que les autres. Elle arrive à être honnête en toute circonstances, à dire ce qu'elle pense, à révéler ce qu'elle ressent au plus profond de son coeur, elle réfléchit, elle analyse les choses et ne succombe pas à la superficialité qui l'entoure. 

J'ai beaucoup aimé ce livre parce qu'il ne raconte pas seulement une histoire, il nous fait vivre l'histoire. 

"Ceux qui ont des yeux sont ceux qui ne savent pas regarder". 

"Les plus belles oeuvres des hommes sont obstinément douloureuses". 


FUN FACTS: 

  • La symphonie pastorale est nommée après le nom de la sixième symphonie de Beethoven. 


vendredi 23 octobre 2020

Annonce: Fun Facts artistiques (nouvelle page)

Salut! Ça fait longtemps que je souhaite diversifier un peu mon blog, vous ne le savez peut être pas mais en plus de la littérature je suis très intéressée par l'art aussi. C'est pour cela que j'ai décidé de crée une page sur mon blog qui s'intitulera "Fun facts artistiques", j'écrirai sur cette page un petit article chaque mois où je vous présenterai des toiles de peinture avec une petite analyse dessus. J'espère que ça vous plaira! 

N'hésitez pas à consulter cette page!

J'espère que ça vous intéressera, n'hésitez pas à me donner votre interprétation personnelle de l'oeuvre, ça me ferai très plaisir de partager mon ressenti avec vous. 

Voici le premier article:

La composition VI de Vassily Kandinsky: (1913)




Kandinsky a préparé pendant six mois la Composition VI. Le thème principale de ce tableau est "l'apocalypse". Ce peintre est convaincu que le processus de création fait écho au cataclysme, puisque selon lui "l'acte de peindre est le heurt grondant de mondes différents destinés à créer dans et par leur combat le monde nouveau qu'on nomme l'oeuvre". 
Cette toile se démarque de par sa complexité, mélangeant les couleurs et les formes géométriques, on retrouve des couleurs vives et chaudes ainsi que des couleurs froides. On retrouve aussi des lignes, des diagonales et des cercles. Kandinsky appelle cette complexité du tableau la "musique intérieure"

Le peintre assimile les couleurs à des émotions déterminées et ce dernier trouve que l'artiste ne doit pas forcément rechercher l'harmonie dans son oeuvre puisque la discordance peut refléter les conditions sociales et spirituelles modernes. 

Cette composition reflète la pensée de Kandinsky dans le sens où on observe de longues lignes solennelles qui la traversent et qui semblent en conflit mais maîtrisées par des ponctuations roses ou bleues. Ce conflit évoqué par des lignes diagonales nous laisse penser que le peintre a voulu montrer le dilemme intérieur qu'il ressent, il ne sait pas comment sortir du désespoir, il ne sait pas combien de temps le déluge va durer.

Les couleurs froides comme le brun à gauche du tableau évoque le désespoir qui est rallumé par des couleurs vives comme le jaune et le vert, pour montrer l'espoir après le déluge. 

Cette toile évoque un monde au bord du chaos. On peut relier ce chaos à la révolution qui s'était installée en Russie, le pays natal du peintre, en 1905. Kandinsky s'est donc inspiré de l'horreur de la violence pour créer un chef d'oeuvre. 

Ce que j'aime particulièrement dans cette toile c'est son esthétisme. On a envie de se plonger dans cette toile tellement elle nous montre du relief, que ce soit les couleurs, les formes géométriques ou les dessins, elle représente différentes émotions humaines. Chacun peut interpréter cette toile à sa manière, pour moi elle prend vraiment la forme d'une composition musicale. Mais pas n'importe quelle composition musicale, la composition musicale du coeur humain. C'est comme si le peintre avait déposé sur sa toile des notes de musique produisant chacune un son different mais qui ensemble produisent une véritable harmonie. Même si ce tableau est complexe il est harmonieux parce qu'il représente le chaos mais aussi la renaissance et on sait tous que les contraires s'attirent. 




vendredi 16 octobre 2020

L'Ignorance- Kundera

 "Elle marche et se dit qu'aujourd'hui elle réalise enfin sa promenade des adieux que jadis, elle a manquée, elle fait enfin ses grands adieux à la ville qu'elle aime entre toutes et qu'elle est prête à perdre encore une fois, sans regret, pour mériter sa propre vie". 


Auteur: Kundera

Edition: Gallimard

Genre: Roman

Date de parution: 2000

Nombre de pages: 240

Synopsis:  Ce livre relate la vie de deux personnes différentes, d'Irena d'un côté et de Josef de l'autre. Ce qui les lie c'est leur patrie, la "Tchécoslovaquie". Cette terre qui a tellement souffert suite à son invasion par la Russie. Cette terre qui a été ravagée par le communisme et qui a contraint de nombreux habitants à émigrer pour sauver leur vie et bâtir une nouvelle à l'extérieur. Irena comme Josef ont fuit lors de la destruction, ils ont reconstruits leur vie en France, ils ont réussit à oublier leur patrie mais la nostalgie ne les a jamais quittée. À travers ce roman Kundera nous offre une part de sa vie, de son vécu, pour la première fois on retrouve dans ce roman ses peines et sa tristesse face à son passé, à sa nation, à ses origines. 

Mon avis:

Ce livre est un véritable coup de coeur pour moi. Pourquoi? Parce que pour la première fois lors de ma lecture, je me suis sentie proche de Kundera, de son histoire, de son vécu. Meme si l'histoire est fictive, on reconnait le lourd passé de cet auteur. 

Kundera décrit son pays perdu puis retrouvé, la mémoire commune d'un peuple détruit, les sentiments de déni face à un pays qui ne sera plus jamais le sien. Kundera n'écrit pas seulement la vie de personnages, il écrit sa vie, ses peines, ses angoisses. Il partage pour la première fois avec nous lecteurs son ressenti sur les choses. Ce qui m'a frappé dans ce roman c'est surtout l'intensité des sentiments. L'intensité de la nostalgie, "La nostalgie est donc la souffrance causée par le désir inassouvi de retourner". L'intensité de l'amour, "Joseph est tombé amoureux et l'amour c'est l'exaltation du temps présent". L'intensité de l'amour pour la patrie, "Les Tchèques aimaient leur patrie non parce qu'elle était glorieuse mais parce qu'elle était inconnue, non parce qu'elle était grande mais parce qu'elle était petite et sans cesse en péril. Leur patrimoine c'était une immense compassion pour leur pays". 

Je suis toujours ébahie devant les phrases de Kundera, ces phrases toutes simples qui arrivent à me transmettre toute l'émotion qu'elles contiennent. Ces phrases qui s'enchainent sans jamais enchainer le lecteur. Ce dernier est libre de penser ce qu'il veut, de juger ce qu'il veut. Kundera ne lui impose rien, il constate. 

Il ne cherche pas à captiver le lecteur dans ces histoires, il recherche à émouvoir le lecteur par ses réflexions personnelles. C'est ça que j'aime chez lui, cette indifférence de plaire. Il écrit comme il aime, il écrit pour tout le monde, il écrit pour lui, il écrit sa vie à travers d'autres vies, il écrit ce à quoi il aspire, il écrit ses déceptions, ses angoisses. Il écrit ce qu il était, ce q' il est, ce qu'il est devenu. 

Ce livre évoque de nombreux thèmes comme la nostalgie, les conséquences de l'exil, l'immigration, le retour au pays natal, le décès d'un époux ou d'une épouse. Tout est écrit de manière vraie et réaliste. Kundera n'invente pas, il retranscrit le réel grâce à la fiction. Il fait de la fiction un moteur de réalité et de vérité. 

FUN FACTS: 

  • Milan Kundera est né le 1er avril 1929 en Tchécoslovaquie. il est né dans une famille modeste. Il a commencé à jouer au piano quand il était petit. À l'adolescence il a rejoint le parti communiste de la Tchécoslovaquie mais a été expulsé du parti. 


lundi 12 octobre 2020

Le portrait de DorIan Gray- Oscar Wilde

 "Ceux qui cherchent sous la surface le font à leurs risques et périls". 


Auteur: Oscar Wilde

Genre: Roman

Edition: Poche
Date de parution: 1972
Nombre de pages: 253

Synopsis: Basil Howard, un peintre, va rencontrer Dorian Gray et leur vies vont totalement changer à partir du moment où Howard décide de faire le portrait de Dorian.  Ce peintre va très vite se lier d'amitié avec ce jeune homme innocent et pure qui va devenir au fil du roman et de la finition de son portrait un jeune homme détruit par son arrogance, par sa superficialité et par sa beauté parfaite. Ce roman illustre parfaitement bien la décadence de l'homme qui essaie toute sa vie de se découvrir, de se connaitre et qui face à de trop hautes espérances va très vite redescendre sur terre en prenant le temps de se regarder longuement pour enfin comprendre qu'il est vide de l intérieur, que c'est une belle coquille mais vide. Face à cette triste vérité, Dorian Gray va tout faire pour cacher son insignifiance révélée grâce à son portrait. 



Mon avis:

Ce livre est un coup de coeur. Pourquoi? Tout simplement parce que je pense que ce livre ne raconte pas juste une histoire, il fait de cette histoire, "notre histoire", à tout être humain. Confronté chaque jour à nos échecs, à nos désillusions, à nos peurs, nos angoisses et nos envies. 

Oscar Wilde a réussit à nous transporter dans ce monde parfois surréaliste mais en même temps très réaliste au fond. Il a choisit de mettre en scène un personnage banal, parfait, extrêmement beau et mystérieux en apparence. Un personnage que le lecteur découvre au fur et à mesure du roman. Ainsi, le lecteur s'attache au mystère que représente Dorian Gray. On se demande comment quelqu'un peut être aussi beau, comment il peut être aussi pure? Mais petit à petit le lecteur ne se pose plus cette question superficielle mais il se pose plutôt d'autres questions: En quoi Dorian Gray représente t-il la décadence humaine? La superficialité? La beauté destructrice et dévastatrice? En quoi Dorian Grey représente t-il la bêtise humaine? En quoi Dorian Gray est il un escro? 

Je vais répondre à cette dernière question qui résume très bien ce qu'on retient essentiellement du roman. En quoi Dorian Grey est-il un escro? C'est un escro au début du roman parce qu'il utilise sa beauté pour charmer les autres, pour percer dans le monde professionnel, pour impressionner et pour vendre une image de lui même qui n'est pas la sienne. Mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir parce qu'au début du roman, au début de sa jeunesse, Dorian Grey ne savait pas qui il était vraiment. Il ne connaissait pas la vérité sur son âme ou bien il le savait au plus profond de lui même mais il ne s'était jamais attardé sur son intériorité. 

Ce qui fait la particularité de ce roman c'est incontestablement le rapport entre la nature humaine et l'art. Comment l'art permet-il de dévoiler la vérité sur une nature humaine. "L'artiste ne désire prouver quoi que ce soit. Mêmes les choses vraies peuvent être prouvées". En effet, à travers cette phrase, Oscar Wilde explique en quelque sorte la raison pour laquelle il a choisit de relier la peinture à la condition humaine. Ce dernier, souhaite mettre en avant le côté révélateur de l'art. Parfois, le peintre peut grâce à son talent peindre non pas seulement le portrait physique d'une personne mais aussi son intériorité. "Pour l'artiste, la pensée et le langage sont les instruments d'un art".  Dans ce roman, Basil Howard à travers ses longues heures de conversation avec Dorian Grey et à ses réflexions personnelles vis à vis de ce personnage réussit à peindre le vrai Dorian Grey. Le Dorian Grey que personne ne pourra jamais mieux connaitre que lui, parce qu'il la peint, il a peint son portrait, un portrait très beau en apparence mais qui montre le visage de cet homme sous un autre jour, un visage d'ange détruit par son manque de profondeur, son manque d'intérêt. 

"Les diversités d'opinion sur une oeuvre d'art montrent que cette oeuvre est nouvelle, complexe et viable". 


FUN FACTS:

  • Oscar Wilde n'a écrit qu'un seul roman dans sa vie, "Le portrait de Dorian Grey" qui a fait l'objet de nombreuses critiques notamment à cause des sujets dont il traite comme la décadence ou l'homosexualité.

  • Cette oeuvre est paru tout d'abord sous forme de feuilleton puis a été publiée en tant que roman. 

  • Le livre a été adapté au cinema en 2010 par Oliver Parker. 

  • Oscar Wilde a affirmé dans une lettre que "Basil Hallward est qui je pense que je suis, Lord Henry est qui les autres pensent que je suis, Dorian est qui j'aimerai être". 



dimanche 11 octobre 2020

La fête de l'insignifiance- Kundera

"Ce qui lui avait fait plaisir, ces dernières semaines, c'était de prendre part à la fantaisie de Charles, à sa pièce pour marionnettes, à ce non-sens qui le captivait justement parce qu'il n'avait aucun sens". 



Auteur: Kundera
Edition: Gallimard 
Date de parution:  2013
Genre: Roman
Nombre de pages: 134

Synopsis: Ce livre est une invitation à découvrir l'insignifiance, ce qu'elle est et ce qu'elle représente. Le titre de ce livre est très paradoxal, "La fête de l'insignifiance" ce qui fait la particularité de Kundera.  Cette particularité  qu'il a de transformer un sentiment, une émotion, un symbole, un constat en quelque chose de merveilleux et de différent. Ici, dans ce livre, Kundera offre à l'insignifiance une seconde chance, une chance de ne pas être qu'un poids pour l'homme mais d'être au centre de l'attention de celui-ci, d'être au coeur de la fête. Une fête qui célèbre les retrouvailles entre l'homme et son insignifiance, entre l'homme et la beauté de l'insignifiance. 

Mon avis:

J'ai beaucoup aimé ce livre. Comme d'habitude Kundera privilégie encore et toujours la beauté des choses simples à l'histoire en tant que telle. Dans ce roman qui relate quatre histoires différentes, on retrouve une leçon, la beauté éternelle de l'insignifiance des choses. 

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce roman c'est la fluidité avec laquelle il est écrit. Kundera nous offre encore une fois un spectacle de belles phrases et d'histoires décousues. On a tendance à croire que Kundera ne fait qu'écrire des histoires différentes sans qu'il y ai un lien logique entre elles mais il faut voir au-delà de ce constat. En effet, Kundera fait le choix de raconter plusieurs histoires dans un seul roman parce qu'il veut nous faire comprendre à partir de chaque histoire une leçon différente qui se fond au final dans la leçon principale du roman qui est ici la beauté de l'insignifiance. 

Pourquoi avoir employer le terme "fête"? C'est là la véritable question que le lecteur se pose. J'ai compris l'emploi de ce terme grâce à un paragraphe en particulier du roman qui est "L'insignifance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir: dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaitre dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaitre, il faut l'aimer, l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer. Ici, dans ce parc devant nous, regardez mon ami, elle est présente avec toute son evidence, avec toute son innocence avec toute sa beauté. comme vous l'avez-dit vous-mêmes: animation parfaite... et complètement inutile, les enfants qui rient... sans savoir pourquoi, n'est ce pas beau? Respirez, D'Ardelo, mon ami, respirez cette insignifiance qui nous entoure, elle est la clé de la sagesse, elle est la clé de la bonne humeur..."

Ce passage donne son sens au livre. Pendant tout le roman on essaie de comprendre ce qu'est réellement l'insignifiance et ce n'est qu'à la fin du livre qu'on découvre pourquoi Kundera a choisit de fêter cette insignifiance. Pour lui, l'insignifiance signifie la beauté et la beauté mérite d'être célébrer tout les jours. Pour lui, l'insignifiance des choses donne aux choses leur importance. c'est parce que l'homme ne les qualifient pas de significatives qu'elles sont significatives. L'insignifiance est là pour combler le vide du monde qui nous entoure, elle est là pour rappeler à l'homme que les grandes choses commencent avec de petites choses insignifiantes. 

FUN FACTS: 

  • Ce livre a connu beaucoup de succès depuis sa parution en 2013, il s'est placé à la 3ème place des ventes selon le classement Ipsos/ Livres Hebdo.

  • Kundera a choisi d'écrire en  français. En effet, il est très attaché à la France, il s'est installé en France lorsque sa nationalité Tchèque lui a été retirée. Il a même confié au Monde que "C'est ici que j'ai noué mes amitiés qui me sont les plus chères, que j'ai écris mes livres les plus mûrs, ici aussi que j'ai été compris plut tôt et mieux qu'ailleurs". 

jeudi 1 octobre 2020

Le livre du rire et de l'oubli- Kundera

"L'homme bien qu'il soit lui même mortel ne peut se représenter ni la fin de l'espace, ni la fin du temps, ni la fin de l'histoire, ni la fin d'un peuple, il vit toujours dans un infini illusoire". 


Auteur: Kundera
Edition: Gallimard
Genre: Roman
Date de parution: 1987
Nombre de pages: 365

Synopsis: Ce livre est un roman compose de différentes parties. Ces différentes parties suivent une même logique, un cheminement précis pour arriver à l'aboutissement de ce roman et de ses histoires différentes. Toutes ces histoires ont en commun une pensée précise, un thème particulier. C'est un roman qui tourne autour de l'histoire de Tamina et quand cette dernière sort de la scène, ce roman devient un roman pour Tamina. 



Mon avis:

Ce livre est un livre sur l'oubli, "la lutte de l'homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l'oubli". En effet, ce livre raconte l'histoire de Tamina, expatriée à l'ouest qui fait revivre son mari en se rappelant les petits noms tendres qu'il lui donnait. 

C'est aussi un livre sur le rire, sur la complexité du rire. Que ce soit le rire sincère, le rire joyeux, le rire triste, le rire cruel, le rire faux, le rire collectif. On retrouve un nouvel aspect du rire dans ce roman, l'aspect héroïque du rire qui permet d'empêcher l'oubli. 

Ce roman est compliqué de par les nombreuses histoires mises en scène. On a tendance à croire que chaque histoire est indépendante, mas au contraire elles se suivent et se rejoignent sur le thème principal. À travers les différents fragments de vie des personnages, Kundera évoque le rire sous tous ses aspects et  n'oublie pas de l'accompagner de larmes de tristesse. 

Kundera met en relief les différentes faces de l'oubli, l'oubli causé par une mémoire défaillante, l'oubli forcé par l'histoire, l'oubli de l'histoire. Mais pas seulement, Kundera évoque aussi son amour inconditionnel pour sa patrie Prague qui se faisait envahir par les russes à ce moment-là. Il raconte avec désespoir l'horreur de cette guerre mais aussi la beauté de cette guerre qui a laissé des marques chez chaque personne, des marques éternelles qui ne connaîtront jamais l'oubli. 

J'ai beaucoup aimé lire ce roman, je trouve que Kundera est un idéaliste, un rêveur mais il est aussi réaliste. Un réaliste qui ne s'arrête pas à la pure réalité mais à la beauté déchirante de cette réalité. Il arrive à rendre les choses simples belles, à rendre l'horreur merveilleuse, à rendre la beauté triste, à rendre le rire destructeur, à rendre l'oubli inoubliable. C'est ça Kundera, un homme complexe avec une écriture complexe, avec des histoires complexes et des personnages complexes mais c'est aussi une écriture profonde avec des phrases simples avec des mots doux. 

"Celui qui veut se souvenir ne doit pas rester au même endroit  et attendre que les souvenirs viennent tout seuls jusqu'a lui! Les souvenirs se sont dispersés dans le vaste monde et il faut voyager pour les retrouver et les faire sortir de leur abri!" 


FUN FACTS: 

  • Kundera a rajouté dans ce livre des extraits autobiographiques. 

  • Kundera a cherché à bâtir un roman comme on composerai une oeuvre musicale parce qu'il est écrit en 7 variations. 

  • Kundera a écrit ce roman en 1975, à l'époque ou lui et sa femme s apprenaient a quitter la Tchécoslovaquie pour la France. il l achevé au cours de ses premiers années d exil, a Rennes. suite a la publication de la version francise du roman chez Gallimard, en 1979, les autorités communistes lui retirent la citoyenneté tchèque. 



En cas de bonheur- David Foenkinos


"Il y a des gens formidables qu'on rencontre au mauvais moment. Et il y a des gens qui sont formidables parce qu'on les rencontres au bon moment".

Auteur: David Foenkinos

Genre: Roman

Edition: J'ai lu
Date de parution: 2005

Nombre de pages: 192

Synopsis: Ce roman raconte l'histoire d'un couple banal qui n'arrive plus à survivre à la lassitude et à la monotonie de leur vie commune. Un événement majeur va constituer un tournant dans leur vie de couple, c'est l'adultère. Cet adultère va remettre en question les bases solides de ce couple et va détruire sur son passage le bonheur passé de ces deux époux malheureux.


Mon avis:

Ce roman traite de la vie conjugale et des étapes qu'on peut y trouver. En effet, dans ce livre, David Foenkinos relate avec une réalité impressionnante les déboires de la vie de couple et du mariage. On retrouve ainsi de la passion fanée avec le temps meurtrier, de la routine insupportable, de l'adultère, du mensonge, du manque, de la nostalgie, des regrets, des remords. On vit donc à travers ce roman les côtés cachés de l'amour, on comprend avec horreur que la passion ne dure pas, que l'amour périt avec le temps et qu'il est très dur de raviver la flamme d'un couple. 

On retrouve dans ce roman deux points de vues, celui de Claire et celui de son mari. Ce qui est intéressant dans ce roman c'est la diversité des histoires, on rencontre l'histoire de Claire et de son mari ainsi que celle des parents de claire, Renée et René. 

J'ai bien aimé dans ce livre le fait que Foenkinos soit honnête. Il ne souhaite pas embellir l'image du couple, au contraire, il souhaite la décortiquer pour en trouver les failles. Ce que je trouve assez courageux de sa part, puisque personne n'aimerai lire que "Le couple est le pays qui a la plus faible espérance de vie". 

Cependant, je n'ai pas vraiment été touchée par les histoires, elles sont bien écrites mais pas aussi profondes que "Charlotte" ou que "La délicatesse", je trouve que l'histoire est un peu trop banale, les personnages n'ont pas vraiment des personnalités interessantes, et l'histoire est un peu plate par moments. 

Je trouve que ce livre quoiqu'un peu décevant, est interessant à lire parce qu'il présente l'amour sous tous ses angles, sans exagération, sans mensonges, sans masques, c'est le vrai amour, l'amour qu'on ne retrouve pas dans les films de Truffaut. 

FUN FACTS: 

  • Selon David Foenkinos, l'intérêt du livre n'est pas le sujet mais la manière de le traiter. 

  • David Foenkinos, s'est inspiré d'expériences personnelles pour écrire "En cas de bonheur".