samedi 18 septembre 2021

Confessions d'un masque- Yukio Mishima

"J'avais decidé que je pouvais aimé une jeune fille sans éprouver le moindre désir. C'était là sans doute l'entreprise la plus téméraire qu'ont eut vue depuis le début de l'histoire de l'humanité. Sans m'en rendre compte, je visais à devenir pardonnez-moi je vous prie, mon penchant pour l'hyperbole - un Copernic de la théorie de l'amour".


Auteur: Yukio Mishima

Genre: Roman 

Edition: Folio

Date de publication: 1949

Nombre de pages: 288

Synopsis: Ce roman raconte l'histoire de l'auteur Yukio Mishima, il raconte à travers ce livre sa lourde jeunesse en pleine guerre, il partage avec nous une part de lui même, une part qu'il a longtemps refoulée, son homosexualité. À travers ce roman il s'ouvre au monde, il retire son masque pour nous montrer son vrai visage. Il essaie à travers ce roman de convaincre le lecteur que l'homosexualité n'est pas un choix, c'est un destin, c'est inné. Ce roman nous montre aussi la pureté de l'amour japonais, combien lorsqu'un homme aime une femme il l'aime simplement, il n'a pas besoin d'artifices, de superficialité, une simple rencontre suffit à l'amour. 

Mon avis:

J'ai beaucoup aimé ce livre très particulier. C'est le premier livre que je lit de cet auteur et j'ai apprécié sa sensibilité. Je trouve que la sensibilité japonaise est très belle parce qu'en apparence les japonais sont très froids et secrets, ils ne laissent pas paraitre leurs émotions mais au fond d'eux-mêmes il existe un monde intérieure inimaginable. Ce que j'ai apprécié dans ce roman c'est la franchise de l'auteur, il nous livre toutes ses pensées, ses peurs, ses angoisses, ses désirs, ses envies, ses déceptions, ses questionnements et son conflit intérieur entre l'acceptation de son homosexualité et le rejet de son homosexualité pour être plus "normal", rentrer dans les normes. 

Je trouve que les japonais ont une façon particulière d'aimer. Ils aiment simplement et tendrement, on a l'impression que tout est facile et qu'il n'y a pas besoin d'artifices dans la relation, de superficialité, d'efforts. Un japonais tombe amoureux comme ça, simplement, lors d'une rencontre banale, avec une fille commune  et une conversation normale, il n'y a aucun critère physique posé de base ou aucunes histoire imaginée et crée de toutes pièces, une seule rencontre suffit.

Ce que je trouve très intéressant dans ce roman. C'est le fait que l'auteur ait fait une analyse sur l'homosexualité en nous partageant son conflit intérieur, on comprend que l'homosexualité n'est pas un choix, c'est un destin, c'est inné, c'est parfois subit comme un fardeau. L'autre subit son homosexualité dans une société qui ne l'accepte pas. L'auteur met en relief la complexité de l'homosexualité à travers la séparation qu'il fait entre l'amour, se traduisant comme un attachement purement désintéressé se rattachant spirituellement à l'âme de la personne, à son intellect, à sa façon d'être et le désir charnel, qu'il éprouve pour le sexe masculin. Ce désir sexuel est purement corporel, physique, à aucun moment l'auteur ne cherche à s'intéresser à l'autre sexe, à son intellect, à son âme, à sa façon de se comporter, à ses caractéristiques, ce qu'il recherche est uniquement l'attraction physique. 

J'admire cet auteur qui a consacré tout un livre pour s'exprimer sur une chose qui même de nos jours n'est pas forcément admise. Il nous livre ses pensées les plus intimes et nous fait part de sa lâcheté, de sa cruauté à certaines moments, de son manque d'ambition, de son manque d'attention. 

L'auteur a vécu sa jeunesse sans vraiment la vivre, il était passif à la vie, aux gens, à sa famille, à ses amis, il vivait comme pendant la guerre en attendant de mourir. Je conseille à tous le monde de lire ce livre qui évoque un sujet important, d'actualité, un sujet où les personnes ont du mal à en parler, où la société le nie et le rejette. Grâce à ces auteurs qui ont le courage d'en parler sans aucune honte ou peur, l'homosexualité réussit à être un sujet plus normal, un mal être qui ne devrait plus en être un et quelque chose de tout à fait naturel, quelque chose qui ne devrait plus faire l'objet de controverses ou de critiques incessantes ou de préjugés. L'homosexualité doit être acceptée comme Yukio Mishima l'a accepté après l'avoir longtemps rejeté et reniée, il a finit par comprendre qu'il jouait un rôle qui n'était pas le sien, qu'il portait continuellement le visage d'un autre, un masque qui ' enfermait, qui l'empêchait de vivre, qui le poussait à faire de mauvais choix qu'avaient des conséquences terribles et désastreuses pour les autres. 

En écrivant ce roman intitulé "Confessions d'un masque", Yukio Mishima a choisit de se libérer de son masque pour être lui-même face à lui-même, face aux lecteurs, face à son entourage et face au monde. Il a osé retirer son masque protecteur pour vivre dans l'instabilité mais heureux. Il a retiré son masque d'homme "normal" dans la société contre son masque d'homme homosexuel qui assume et qui est heureux et apaisé et soulagé d'un poids immense à porter continuellement dans la vie quotidienne de tous les jours en société.

FUN FACTS:

  • Ce roman est un roman autobiographique. 

  • Yukio Mishima s'est suicidé le 25 novembre 1970 à 45 ans, éventré d'un seppuku à la manière d'un samouraï. Sa mort était théâtrale. Mais ce suicide a figé dans la stupeur et dans l'effroi l'image d'écrivain sulfureux qu'il s'était construite contribuant à sa renommée mais éclipsant quelque peu son oeuvre. 





Les feux de l'automne- Irène Némirovsky

 "Moi? Ma devise désormais c'est "Dans la vie faut pas s'en faire". Les pires imprudences, les plus imprudences folies, je les accomplirai l'âme sereine, sur que rien n'agit sur rien et que tout continuera à rouler comme par le passé, tant bien que mal. Je ne crois plus aux catastrophes, puisque la dernière a avorté. Je ne crois plus au malheur , ni à la mort. L'humanité toute entière est dans l'état d'esprit d'un enfant à qui Croquemitaine a cessé de faire peur". 

Auteur: Irène Némirovsky

Genre: Roman

Edition: Folio

Date de publication: 1957

Nombre de pages: 280

Synopsis: Ce roman est divisé en trois parties. La première se déroulant pendant la Première guerre mondiale, la Deuxième se déroulant entre les deux guerres et la Troisième pendant la Seconde guerre mondiale. Je trouve ça très intéressant le fait que cet auteur a choisit de rédiger un roman sur une histoire qui s'étend tout le long des deux guerres, parce que les personnages vont revivre cette atrocité deux fois et vont apprendre des choses ces deux fois. Ce roman raconte l'histoire de deux personnages, Thérèse, une jeune femme qui a perdu son mari pendant la première guerre mondiale et qui cherche l'amour et Bernard, jeune homme combattant qui a été un héros pendant la Seconde guerre mondiale et qui une fois la guerre terminée a perdu l'envie de tout jusqu'à ce qu'il rencontre Thérèse. 

Mon avis:

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'aime enormement les romans qui traite de la guerre. Je trouve que grâce à ces romans les générations qui n'ont pas vécu la guerre et qui la vivent qu'à travers les récits de ceux qui l'ont vécu ont la chance de revivre avec l'histoire de l'auteur ces moments terribles, tristes, remplis de desespoir.

Ce que j'aime dans ce roman c'est le fait qu'il soit divisé en trois parties. Je trouve qu'on retrouve vraiment une évolution des personnages notamment Bernard, qui à cause de la guerre a perdu quatre années de sa vie. Le fait d'étendre ce roman aux deux guerres nous aide à mieux comprendre les conséquences désastreuses de ces guerres sur le moral, sur la vie des combattants et surtout des jeunes combattants mais aussi sur la vie de leurs femmes et de leurs enfants. 

Ce qui m'a marqué dans ce roman c'est surtout l'histoire d'amour qui est mise en relief. L'histoire d'amour entre Thérèse, veuve, et Bernard, ancien combattant. Une histoire d'amour qui va naitre naturellement, et qui va se conclure par la force des choses. Malheureusement lorsqu'un mariage est conclut par un coup de tête, sans vraiment y réfléchir, et que les deux époux ne se connaissant pas assez, cela ruine le mariage d'avance, il n'y a aucune complicité, il n'y a pas encore d'amour. La derniere phrase du livre m'a énormément marquée, parce que c'est à la fin du livre que Thérèse réalise que Bernard lui appartient enfin, il n'a plus besoin d'aller voir ailleurs parce qu'il a tout perdu à cause de la guerre, il a perdu le goût de vivre, cette envie de rattraper le temps perdu, ce goût de l'aventure et de la découverte et de profiter de la vie. La guerre lui a prit son envie de vivre et Thérèse a retrouvé l'amour de son mari, un amour de dernier recours, un amour de désespoir, un amour salvateur et pure qui peut braver tout les obstacles de la vie. 


FUN FACTS:

  • Irène Némirovsky est une écrivaine russe.

  • Elle était juive et elle fut tuée à 39 ans à Auschwitz. Avec sa disparition dans les camps d'extermination cette écrivaine talentueuse et populaire tomba dans l'oubli.