jeudi 24 mars 2022

Les morts douteuses des écrivains

 1- Virginia Woolf 







"Grandir c'est perdre des illusions dans le but d'en acquérir de nouvelles". 

Virginia Woolf a perdu beaucoup d'illusions dans son jeune âge dû à de nombreux traumatismes. 

En effet, un des plus grand traumatisme qu'elle a subit était le viol qu'elle a subit par ses demi-frères, George et Gerald Duckworth. Des viols répétitifs qui ont débuté quand elle avait six ans et qui ont finis quand elle avait 23 ans. 

De plus, ce traumatisme a été complété par un autre qui est celui du décès de sa mère lorsqu'elle avait 13 ans. C'est à ce moment là qu'elle a eu sa première dépression. 

Ces deux événements ont été suivis de deux autres qui ont aggravés encore plus son état mental, le décès de sa demi-soeur Stella et le décès de son père. 

Malgré son succès et son mariage avec Leonard, Woolf a continué à vivre des dépressions. Elle a fait de nombreuses tentatives de suicide, elle a souffert d'hallucinations et des périodes de démence. 

Le 28 mars 1941, son mari, Leonard Woolf savait que sa femme n'était pas dans son état naturel. C'était la dernière fois que celui-ci a vu sa femme en vie. 

Lorsque Léonard est monté dans leur chambre, il a trouvé deux notes de suicides, une adressée à lui et une autre adressée à sa soeur, Vanessa. 

Dans sa lettre de suicide destinée à son mari, Woolf a dit que "mon chéri, je sens que je redeviens folle, je sens qu'on ne peut plus revivre ce genre de choses. Et je ne pourrai pas me rétablir cette fois ci. Je commence à entendre des voix et je ne peux plus me concentrer. Alors je fais ce qui parait le mieux à faire". 

"Ce que je voudrais dire c'est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu as été très patient avec moi et extrêmement bien. Si une personne aurait pu me sauver ça aurait été toi. Tout est parti de moi sauf la certitude de ta bonté, je ne pense pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous". 

Léonard après avoir lu la lettre l'a cherché, il a vite trouvé ses pas près de la rivière mais l'eau avait déjà pris son corps au large. Son corps a été retrouvé trois semaines plus tard près de Southease en Angleterre. 

Lorsque le décès de Virginia Woolf a été annoncé, T.S Eliot a dit que "c'était la fin d'un monde". 

2- Sylvia Plath 











"La mort doit être très belle. S'étendre dans la douce terre marron, avec l'herbe saluant au dessus des têtes, et d'écouter le silence. De ne plus avoir d'hier ni de demain. D'oublier le temps, d'oublier la vie, d'être en paix". 

Cet auteur qui a eu beaucoup de succès a toujours souffert de dépression depuis son plus jeune âge. Elle a fait sa première tentative de suicide à l'âge de 20 ans. En 1963, fraichement séparée de son mari, elle a fermé la cuisine avec des serviettes mouillées pour éviter de faire du mal à ses enfants et a mis sa tête dans le four, elle est alors morte à cause du monoxyde de carbone. 

Cette dernière a laissé un mot, "appelez docteur Horder" avec son numéro à côté. Certaines personnes pensent que Plath ne voulait pas se suicider et que c'était un cri à l'aide mais d'autres pensent qu'elle avait tout organisé pour mourir, que cette tentative de suicide ressemblait aux autres. 

3- Stefan Zweig







Stefan Zweig a pris une quantité importante de somnifères et est mort sur le coup. Cependant, il s'est suicidé avec sa femme et les deux ont été retrouvés morts dans leur lit, côte à côte, bien habillés et coiffés. 

Ils sont morts le 22 février 1942 au Brésil. 

Stefan Zweig a écris une lettre avant sa mort, où il dit qu'il souhaite à ses amis de vivre heureux dans ce monde mais qu'il quitte avant eux. Ce dernier et sa femme avaient décidé de s'installer au Brésil pour échapper à la guerre, aux mauvaises politiques, aux discriminations raciales. 

Dans son autobiographie, il dit que "je suis forcé d'être un témoin sans défense, sans pouvoir de la chute de l'humanité et de la montée du barbarisme. 

En effet, Zweig a dû quitter Vienne lors de la seconde guerre mondiale, les nazis ayant fouillés sa maison, il s'est enfuit d'une Europe où la guerre ravageait les hommes, les coeurs et les pensées. Mais le fait de quitter et de s'installer au Brésil ne l'a pas aidé à passer à autre chose, il repensait sans cesse aux atrocités et aux horreurs de la guerre. Pour lui, "ceux qui mettent fin à leur vie sont les plus intelligents. Ils enlèvent leur propre vie alors que nous nous restons là, vivant dans notre ombre". 

4- Romain Gary 






Le 2 décembre 1980, l'écrivain, double lauréat du prix Goncourt se donnait la mort. 

En effet, Romain Gary s'est glissé un revolver de calibre 38 dans la bouche et s'est donné la mort. Ce dernier laisse une note, "aucun rapport avec Jean Seberg, les fervents du coeur brisé sont priés de s'adresser ailleurs". 

Dans la promesse de l'aube, Romain Gary raconte qu'il a eu trois fois la tentation de se tuer. De plus, il précise qu'il n'a jamais voulu vieillir. "J'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais". 

5- Ernest Hemingway 








"La vie des hommes se termine de la même façon. C'est seulement les détails de comment il a vécu et comment il est mort qui distingue un homme d'un autre". À la fin de sa vie, Hemingway a commencé à s'altérer physiquement et moralement, aggravé par les deux crash d'avions en Afrique auquel il a dû faire face. 

Suite à sa détérioration psychologique, sa femme l'ayant trouvé avec un fusil dans sa main décida de l'emmener dans un hôpital psychiatrique où on lui adressa un traitement d'électrochocs. Il affirma que "ce que ces docteurs ne connaissent pas ce sont les écrivains, et ce qu'ils leur font subir. Quel est l'intérêt de détruire mon cerveau et d'effacer ma mémoire qui est mon capital et de me mettre en dehors du business? C'était un très bon remède, mais nous avons perdu le patient". Suite à ces traitements, Hemingway s'est tiré une balle dans la tête avec son fusil préféré, il s'est suicidé. 

6- Yukio Mishima










"Si on estime trop haut la dignité de la vie, comment peut-on ne pas estimer la dignité de la mort? Aucune mort ne devrait être appelée futile". 

Le suicide de Yukio Mishima est le suicide le plus original qui ait existé. Il s'est poignardé avec un sabre. En mars 1970, Mishima et quatre autres hommes ont tenté un coup d'état pour restaurer les pouvoirs de l'empereur. Mais leur plan a échoué. Mishima s'est ainsi suicidé en utilisant la méthode du seppuku qui est un rituel de mort que font les japonais lorsqu'ils ont perdu face à l'ennemi. 

Un ami à Mishima, John Nathan a suggéré que le coup d'état raté de Mishima était sans doute un prétexte pour lui permettre de se suicider de cette manière-là. 







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