Vingt-quatre heures de la vie d'une femme- Stefan Zweig

               "Vieillir n'est, au fond, pas autre chose que n'avoir plus peur de son passé" 

Auteur: Stefan Zweig 

Edition: Livre de Poche

Date de parution: 1927

Genre: Nouvelle 

Nombre de pages: 128 

Synopsis:  "Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azure du début du siècle: Mme Hneriette, la femme d'un de ses clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...

Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimé chez la fugitive."

Mon avis: 

J'ai découvert ce livre grâce au blog de Marinette "Les lectures de Marinette". En lisant son article ce livre m'a intrigué et je ne regrette pas du tout de l'avoir lu.  D'ailleurs ma maman a déjà lu le livre et c'est elle qui me l'a prêté en me disant que ça avait été un grand coup de coeur pour elle. 

Ce livre m'a énormément fait penser à la nouvelle "La Parure" de Maupassant. De par sa profondeur et de par l'écriture simple mais belle, touchante et délicate. J'ai été transportée dans l'histoire de cette vieille dame qui souhaite à tout prix se libérer du fardeau qu'elle porte en elle depuis des années. Cette histoire, qu'elle n'a jamais raconté à personne, par crainte qu'on la juge, par crainte de ressentir à nouveaux toutes ses lourdes émotions et ces sentiments de culpabilité, de tristesse, de remords, de colère, de honte et d'espoir perdu. 

Ce qui m'a touché dans ce livre c'est la pureté avec laquelle la vieille Dame raconte son histoire. Elle raconte tout sans omettre aucun détail. Elle confie un morceau de sa vie à un inconnu. Uniquement parce qu'elle a vu en lui ce qu'elle n'avait jamais vu chez un homme jusqu'à maintenant, une ouverture d'esprit, une absence de jugement, face à une société qui condamne ceux qui cèdent à leur passions, à leurs instants de folie. Face à une société qui condamne les femmes qui ne rentrent pas dans le moule de l'epouse parfaite, de la mère parfaite, une femme qui a des désirs qui dépassent sa raison. 

Zweig manie l'art des mots à la perfection, il n'a pas besoin d'utiliser des tournures de phrases impressionnes ou d'en faire des tonnes. Ici, c est la simplicité qui touche. 

"Malgré tout, le temps a un grand pouvoir, et l'âge amortit de façon étrange tous les sentiments". Pour moi cette phrase résume parfaitement bien l'influence du temps sur nos sentiments. On peut perdre la raison en un instant. On peut changer notre vie pour une personne, sans le vouloir mais parce que sur le moment même, on ne peut pas faire autrement. Mais cet instant ne vaut rien comparé à une vie. Et c'est l'âge qui nous permet de réaliser ça. 

Zweig se lance dans le récit d'une nouvelle déchirante avec une chute bouleversante. Cette histoire me fait penser aux désillusions des hommes. La désillusion d'un homme qui a cru qu'il pourrait changer les choses mais qui sombre vite dans la triste réalité, qui est que l'homme restera toujours fidèle à sa nature. 

                                            "Une lecture passionnante et bouleversante"

FUN FACTS: 

• Stefan Zweig est l'un des écrivains les plus populaires au monde dans les années 1920/30. 

• Son histoire est très triste. Effrayé par l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, il quitte l'Autriche pour l'Angleterre, puis pour les Etats-Unis, puis pour le Brésil. Le 23 février 1942, Zweig et sa femme ont été retrouvés morts dans leur domicile dans la ville brésilienne de Petropolis, se tenant la main après un suicide commun, apparemment né d'un désespoir lié à la montée de l'intolérance, de l'autoritarisme et du nazisme. 

• En 1968, Dominique Delouche réalise une première adaptation de ce récit de Stefan Zweig au cinema. Une nouvelle adaptation a vu le jour en 2003 par Laurent Bounhik. Cependant cette nouvelle adaptation modifie un peu l'histoire, elle ajoute une troisième partie dans le futur. En effet, l'héritier du secret de la vieille dame devient un vieil homme désabusé, il ne pense qu'à sa fin prochaine jusqu'à sa rencontre avec Olivia, une jeune fille qui le déconcerte par sa beauté et qui ranime ses souvenirs.