" Lock up your libraries if you like, but there is no gate, no lock, no bolt that you can set upon the freedom of my mind".
Auteur: Virginia Woolf
Genre: Essai
Edition: Collector's library
Date de publication: 1929
Nombre de pages: 150
Synopsis: Cet essai met en avant le fait que les femmes à l'époque surtout celles du 18ème et 19ème siècle n'avaient pas le droit de prendre un chemin artistique. L'écriture ne leur était pas dédiée, elle leur était interdite. Woolf précise dans cet essai qu'il leur manquait une "chambre à elle" pour écrire ainsi que des moyens financiers. Ainsi, sans argent, les femmes n'avaient pas le droit d'exprimer leur art ni de le révéler au grand jour à moins d'utiliser des pseudonymes masculins. Elles étaient condamnées à faire taire leurs mots, leurs histoires et leur imagination.
Mon avis:
Je trouve que cet essai est très intéressant et inspirant. En effet, Virginia Woolf a choisi dans cet essai de faire prendre conscience le lecteur surtout le lecteur masculin sur l'injustice qui régnait à l'époque autour de la place de la femme dans l'écriture.
Woolf explique clairement et avec conviction la raison pour laquelle la femme ne pouvait pas se permettre d'écrire. Ainsi, non seulement elle n'avait pas le droit d'écrire parce que ce métier était consacré aux hommes mais aussi parce qu'elle n'en avait pas les moyens, elle n'avait pas une position financière stable qui lui permettait de se consacrer pleinement à cet art. Elle devait faute de moyens continuer à assurer la bonne gérance du foyer, de s'occuper des enfants et de cuisiner de bons plats.
" A woman must have money and a room of her own if she is to write fiction". Pour écrire il lui fallait donc du temps, ce temps étant personnifié par "une chambre à elle", ce qui voulait dire, " une maison à elle", " une situation financière stable" et " un temps que pour elle" .
Ce que j'ai beaucoup aimé dans cet essai c'est toute l'analyse que Woolf a faite autour des grandes autrices de l'époque. Elle cite notamment Jane Austen et les soeurs Brontë. Pour elle, ces autrices indétronables et intemporelles ont racontés des choses sans mêmes les avoir vécues ou expérimentées. en effet, ces dernières cloîtrées à longueur de journée dans leur petite chambre n'ont jamais eu l'occasion d'expérimenter la vie comme ont pu le faire les femmes après elles. Elles ont donc écrit grâce au pouvoir de leur imagination en enjolivant ce qui en réalité ne se passait pas comme tel. Pour Woolf, Jane Austen et les soeurs Brontë étaient des génies de l'écriture mais des génies ignorantes de la vraie vie et ignorantes de ce qu'elles écrivaient. Elles étaient donc étrangères à leur propre art.
Enfin, ce qui m'a marqué dans cet essai c'est le fait que Woolf mette en relief le penchant des autrices de l l'époque à écrire avec colère plutôt qu'avec ressenti et maturité. En effet, Woolf explique que les autrices de l'époque étaient en colère face à leur situation, elles se sentaient incomprises et mises de côté. C'est pour cela que plusieurs d'entre elles écrivaient avec une hargne démesurée, avec une puissance inégalée. elle voulaient écrire par passion et par envie mais elles voulaient surtout sortir toute leur colère et l'exprimer à travers les mots. C'est ce que faisait Charlotte Brontë par exemple, " she will write in rage where she should write calmly. She will write foolishly where she should write wisely. She will write of herself where she should write of her characters. She is at war with her lot".
J'ai beaucoup aimé le fait que Woolf a choisi tout le long de cet essai de ne pas accabler l'homme. En effet, à aucun moment Woolf a rejeté la faute sur l'homme. Cet essai est dédié aux femmes et aux raisons pour lesquelles elles n'avaient pas leur place dans l'écriture. C'est une analyse de l'écrivain " femme" et non de l'écrivain "homme". Woolf a montré dans cet essai que l'écriture était quelque chose d'universel et de commun à tous les Hommes, "hommes" ou "femmes" et que c'était ça l'important. "For masterpieces are not single births, they are the outcome of many years of thinking in common, of thinking by the body of the people, so that the experience of the mass is behind the single voice".
FUN FACTS:
- "A room of one's own" est le fruit de l'injustice que ressentait Virginia Woolf d'être mise à l'écart de plein de domaines, notamment celui de l'écriture.
- Cet essai a été écrit pour les étudiants de Cambridge.
- Cet essai a été l'objet de nombreuses critiques notamment celles de femmes de couleurs qui trouvaient qu'elles n'étaient pas mentionnées dans cet essai et qu'il était discriminatoire à leur égard.
- Cet essai a été adapté de nombreuses fois au théâtre.