lundi 7 mars 2022

L'acte d'écriture: un combat poursuivi par de nombreuses écrivaines pour repenser le rôle des femmes dans la société

 1- Emily Dickinson (Poétesse américaine, 1830-1886), la poétesse "spectaculairement invisible"



"If I read a book and it makes my whole body so cold no fire can ever warm me, I know that is poetry. If I feel physically as if the top of my head were taken off, I know that is poetry. These are the only ways I know it. Is there any other way?"






Emily Dickinson a vécu toute sa vie dans l'obscurité. Elle était dotée du talent des mots mais son art était invisible aux yeux de tous. Timide et introvertie de nature, elle ne souhaitait pas obtenir la reconnaissance des gens sur son art, elle voulait tout garder pour elle, comme un jardin secret. 

Pour elle, la poésie était un remède à la réalité de la vie, c'était son essence même, elle vivait pour ça et elle ne vivait que pour ça. Sans poésie, elle n'existait pas. 

Pour moi, Emily Dickinson est l'exemple parfait de l'écrivaine qui s'est battue toute sa vie pour écrire, pour fabriquer de la beauté, pour créer de nouveaux univers. Emily Dickinson a vécu toute sa vie dans l'ombre d'elle même mais elle meurt en héroïne parce que comme de nombreux artistes, elle n'a été reconnue qu'après sa mort comme étant l'une des plus grandes poétesses de son temps. 

Ses poèmes inspirent jusqu'à aujourd'hui les lecteurs et surtout les femmes qui voient dans la sensibilité de cette dernière une source d'inspiration, un feu brûlant de sentiments et d'envie de changer les choses. 

Emily Dickinson a publié son premier poème "Little rose" sous le nom de son frère, étant donné qu'à l'époque la femme n'avait pas le droit de travailler et d'écrire. C'était un métier fait pour les hommes. Elle a publié par la suite d'autres poèmes dans les journaux sous un pseudonyme mais jamais comme étant "Emily Dickinson".

2- Les soeurs Brontë, l'écriture: leur bouée de sauvetage

Charlotte Brontë: Jane Eyre:




"Women are supposed to be very calm generally, but women feel just as men feel". 






Dans ce roman, pour la première fois, les sentiments d'une femme qui vit une relation amoureuse sont exprimés par une femme. "C'est ce qui fait que Jane Eyre devient une héroïne. On a un personnage féminin qui vit des choses incroyables et épouvantables par moments, mais qui s'en sort et qui est magnifique à la fin pour cette raison-là". 

Anne Brontë: Agnes Gray et la dame du manoir de Wildfell Hall:


"I am satisfied that if a book is a good one, it is so whatever the sex of the author may be. All novels are or should be written for both men and women to read, and I am at a loss to conceive how a men should permit himself to write anything that would be really disgraceful to a woman, or why a woman should be censured for writing anything that would be proper and becoming for a man". 




Ce roman est peu apprécié à sa publication car Anne ose montrer la violence conjugale dans la haute société. C'était le genre de chose qu'on gardait secret à l'intérieur de la société victorienne dont on ne parlait pas. Anne Brontë a donc contesté le système et a osé contester les violences conjugales, un sujet qui jusqu'à maintenant est tabou. 

Emily Brontë: Les Hauts de Hurlevent:





"She was a wild, wicked slip of a girl. She burned too bright for this world". 






Emily Brontë joue sur tous les tabous de la société victorienne de l'époque. Elle dépeint parfaitement bien ce qui peut se passer dans une maison avec des frères, des soeurs, des époux. Elle expose ça au grand vent. Les Hauts de Hurlevent, dans ces landes où l'on peut courir au vent et crier sa colère sans que personne ne nous voie. 

Les soeurs Brontë à une époque où la femme n;avait pas sa place dans la société et où elle n'avait pas le droit d'exercer l'art ont utilisés des pseudonymes afin de publier leurs écrits. 

Charlotte Brontë déclare qu'elle et ses soeurs ont utilisés des noms masculins parce qu'elles n'aimaient pas se déclarer femmes car elles avaient peur d'être confrontées aux préjugés et au jugement des conservateurs de la société de leur époque. 

Currer Bell était Charlotte Brontë, Ellis Bell était Emily Brontë et Acton Bell était Anne Brontë. 

3- Margaret Mitchell: la créatrice d'un personnage précurseur du féminisme 



"As God is my witness, as God is my witness they're are not going to lick me. I'm going to live through this and when its all over, I'll never be hungry again. No, nor any of my folk. If I have to lie, steal, cheat, or kill, as God is my witness I'll never be hungry again".



Scarlett O'Hara est un personnage qui est devenu le modèle de la femme qui s'assume auprès des lectrices de Gone with the Wind. En effet, pour ces femmes, Scarlett O'Hara incarne la détermination, la force de caractère et la persévérance. 

Scarlett O'Hara a défié son temps en travaillant et en étant une femme indépendante. C'était très important pour elle de gagner son propre argent étant donné que "parfois un jour pluvieux peut arriver et tu dois être ton propre parapluie". 

Lorsque ce roman est sorti en 1930, les femmes sortaient d'une récession et avaient devant elle l'image de la determination et de la force. 

4- Virginia Woolf: La visionnaire du 20ème siècle 



"A woman must have money and a room of her own if she is to write fiction"








En 1931, Virginia Woolf prononce un discours au National Society for Women's Service, ce discours sera publié dans un recueil posthume en 1942 sous le titre de "Profession for Women". Ce texte révèle l'engagement de Woolf qui fait écho aux mouvements féministes du début du 20ème siècle. 

Cette dernière aborde dans ses écrits le statut des femmes dans la société anglaise. Elle est témoin de nombreux événements politiques en faveur de l'émancipation de la femme et soutient même pendant quelques temps les suffragettes qui appartiennent à l'organisation des Women's social and political union, crée en 1903 pour revendiquer le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni. 

Woolf n'a pas eu la possibilité de faire des études dans une université parce qu'elle n'était pas un homme. 

5- Sylvia Plath, "poétesse féministe au génie opprimé" 





"Je serai toujours prisonnière de cette même cloche de verre, je mijoterai toujours dans le même air vicié".  





Sylvia Plath a su mieux que personne décrire l'oppression patriarcale subie par les femmes américaines des années 1950. 

À 4 ans, elle sait lire, à 8 elle écrit son premier poème. Elle est qualifiée d'enfant prodige et précoce. 

Elle écrit un chef d'oeuvre "the Bell Jar", qui parle d'un sujet tabou, "la dépression". Dans ce roman, elle décrit comme personne l'oppression vécue par les femmes des années 1950. 

Les feministes anglo-saxonnes la considèrent comme l'archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes. 

Sa scolarité fut brillante et exemplaire, et elle reçut une bourse d'études pour intégrer le Smith College, une prestigieuse université destinée aux femmes. Elle fut même lauréate d'un concours lui permettant de rédiger pour le magazine Mademoiselle pendant un mois, durant les vacances d'été. 

Tout au long de sa vie, Plath fut tiraillée par un dilemme cornélien, céder à l'oppression patriarcale et être une parfaite femme au foyer, épouse et mère comme on le conseillait aux jeunes filles dans les années cinquante, ou vivre sa vie en tant que poétesse quitte à être marginalisé. Cependant, cette dernière rencontra l;amour de sa vie, Ted Hugues, elle l'épousa et eu deux enfants, Frieda et Nicholas. Elle tenta de concilier sa vie de famille et sa vie artistique. 

De plus, cette dernière assista à des conférences de Robert Lowell, célèbre poète conffessionaliste ce qui eu un impact important sur son écriture. C'est un courant littéraire et poétique qui émergea dans l'Amérique puritaine conservatrice et conformiste des années cinquante. Il consiste à se livrer à travers les écrits sur des sujets tabous tels que les traumatismes, le suicide, la sexualité, la dépression et la mort. 

Dans "the Bell Jar", Plath dépeint les femmes et les hommes de manière sarcastique. Elle se moque à la fois des femmes au foyer rentrant dans le moule et des femmes fortes, dirigeantes qui sont alors considérées comme masculines. Elle exprime dans ce roman son souhait de ne pas se marier et de ne pas avoir d'enfants. 




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