1er Article: Emily Dickinson ou plutôt "Dame nature":
Le thème de la "nature" est prédominant et déterminant dans les poèmes d'Emily Dickinson.
Emily Dickinson a écrit plus de 500 poèmes sur la nature au cours de sa vie. Même si cette dernière n'a pas pu percer le mystère que revêtait la nature, elle a toujours insister pour partager ses ressentis à son sujet afin de transformer le paysage extérieur qui l'entourait en paysage intérieur, son paysage intérieur. Pour Emily, la nature était primordiale dans sa vie, c'était sa source de survie et sa raison de rester en vie. Elle puisait son inspiration dans ce qui l'entourait, dans les doux comme dans les sombres paysages, dans les animaux domestiques comme les animaux sauvages, dans les fleurs comme dans les plantes, dans la lune, dans le vent et dans le soleil. Tout ce qui touchait à ses sens lui était d'une importance vitale.
Il est indéniable que c'est le rapport qu'entretenait Emily avec la nature qui m'a subjugué et captivé au premier abord. Cette sensibilité naturelle m'a touchée et continue à me toucher à chaque lecture de ses poèmes. Je ressens continuellement une profondeur émanant de ses vers, une profondeur qui tire son essence des racines des arbres pour s'étendre jusqu'aux feuilles des arbres.
En outre, ce qui me fascine dans les poèmes d'Emily c'est surtout la complexité qui se cache derrière la simplicité des mots et des vers. Un vers peut dire tout son contraire et c'est au lecteur de lire entre les lignes afin de déceler le vrai message et le vrai sens qui se cache derrière ce poème.
Ce qu'il faut surtout retenir des poèmes d'Emily c'est son amour et sa passion pour les abeilles, "Bees". En effet, cette dernière s'identifiait en quelque sorte aux abeilles, que ce soit de par leur aspect discret mais imposant, leur travail acharné, leur beauté dangereuse ou par le fait qu'elle soient destinées à mourir, tout comme elle.
Quelques poèmes d'Emily Dickinson:
Nature is what we see
" Nature is what we see,
The Hill-The Afternoon
Squirrel-Eclipse-The Bumble bee
Nay- Nature is Heaven
Nature is what we hear
The Bobolink the Sea
Thunder- the Cricket
Nay- Nature is Harmony
Nature is what we know
Yet have no art to say
So impotent Our Wisdom is
To her Simplicity".
Nature rarer uses yellow
"Nature rarer uses yellow
Than another hue
Saves she all of that for sunsets
Prodigal of blue,
Spending scarlet like a woman
Yellow she affords
Only scantly and selectly,
Like a lover's words".
A Bird came down the walk
Ce poème traite de la séparation entre le monde de l'homme et le monde de la nature. Il est impossible de lier les deux indéfiniment dû à la menace que constitue l'homme pour les éléments de la nature notamment pour les oiseaux. Ressentant la peur de cette menace, l'oiseau quitte le monde humain pour son habitat naturel, l'air où il est en sécurité.
De plus, Emily aime beaucoup les couchers de soleil comme son poème " She sweeps with many colored-brooms".
" She sweeps with many colored
Brooms
And leaves the Shreds behind
Oh Housewife in the Evening West
Come back, and dust the Pond!".
Like her the Saints retire
"Like her the Saints retire,
In their Chapeaux of fire,
Martial as she!
Like her the Evenings steal
Purple and Cochineal
After the Day!
"Departed" both they say!
i.e. gathered away,
Not found,
Argues the Aster still
Reasons the Daffodil
Profound!"
La particularité d'Emily Dickinson est le fait qu'elle soit une autrice hantée par la mort. Cependant, cette hantise de la mort ne se traduit pas uniquement par une peur mais aussi par une fascination. En effet, cette obsession envers la mort est illustrée dans de nombreux poèmes d'Emily.
C'est en donnant une forme esthétique à la mort en la personnifiant qu'Emily parvient à dominer et à contrôler la mort. De plus, malgré le fait qu'Emily croyait en un au-delà et savait que la mort lui était inévitable, elle n'a cessé de s'interroger sur la nature même de la mort tout au long de sa vie.
Cet attachement qu'avait Emily pour la mort était dû très probablement au fait que cette dernière ait subi plusieurs pertes au sein de son entourage que ce soit les membres de sa famille, comme la mort de son père ou de sa mère ou encore la mort de ses amis les plus proches mais aussi dû au fait qu'elle a été confronté très tôt à l'imminence de sa mort suite à sa maladie qui était la maladie de "Bright". Elle souffrait de maux de têtes terribles mais aussi de troubles visuels ce qui a fortement altéré sa perception de la vie.
" I heard a Fly buzz- when I died
The Stillness in the room
Was like the Stillness in the Air
Between the Heaves of Storm".
Because I could not stop for Death
" Because I could not stop for Death
He kindly stopped for me
The Carriage held but just Ourselves
And Immortality.
We slowly drove He knew no haste
And I had put away
My labor and my leisure too
For his Civility
We passed the School, where Children
strove
At recess in the ring
We passed the fields of gazing grain
We passed the setting sun
Or rather he passed us
The dews drew quivering and chill
For only Gossamer my gown
My tippet only tulle
We paused before a house that seemed
A swelling of the ground
The roof was scarcely visible
The Cornice in the ground
Since then 'tis Centuries and yet
Feels shorter than the day
I first surmised the Horses Heads
Were toward Eternity".
3ème article: La vie amoureuse d'Emily Dickinson:
" Wild nights- Wild nights!
Were I with thee
Wild nights should be
Our luxury!".
Emily Dickinson ne s'est jamais mariée. Cependant, cette dernière a vécu le véritable amour comme l'illustre ses nombreux poèmes aux innombrables destinataires comme Samuel Bowles, un ami de la famille, William Smith Clark, un scientifique et un éducateur d'Amherst, Charles Wadsworth, un prêtre et enfin Susan Dickinson.
Cependant, malgré le fait que la vie amoureuse d'Emily Dickinson reste un mystère aux yeux des lecteurs, Martha Dickinson Bianchi, la fille de Susan Dickinson a pu nous éclairer sur la nature de la relation que nouait sa mère, Susan Dickinson avec Emily. En effet, cette dernière confirme que sa maman était très proche d'Emily et confirme la probabilité de leur histoire d'amour passionnelle et fusionelle.
Ce qui est fascinant c'est que cette relation s'entretenait uniquement par des correspondances continues entre les deux jeunes femmes qui s'avouaient leurs sentiments et déclaraient leur amour à travers des métaphores et des figures de style. Leur amour était donc enfermé dans de la prose, naviguant entre les rimes de poèmes enflammés destinés à être lu et compris uniquement et exclusivement par les principales concernées.
Je trouve que cette relation secrète s'apparente également à certaines relations d'aujourd'hui, condamnées à rester secrètes par peur du jugement extérieur. En effet, Emily n'a jamais avoué qu'elle était lesbienne ou bisexuelle, ce n'est qu'à travers ses lettres que le lecteur peut déduire cette partie d'elle.